Viktor - Nicolas Elie
Nicolas ELIE
Viktor
Genre : thriller fantastique
Chez Evidence Editions – collection I-Mage-In-Air
Sorti le 29 mars 2017
Ma note : 3/5
Résumé :
Viktor est un petit garçon, très en avance sur son âge. Il est en avance dans beaucoup de domaines, et notamment dans sa capacité à comprendre les liens qui perdurent entre les âmes.Connaît-on vraiment ses amis ?
La couverture :
Magnifique, à elle seule elle donne le ton et l’envie de découvrir ce récit qu’on devine flippant.
Mon avis :
Je remercie mon partenaire Evidence Editions pour m’avoir fait confiance dans la lecture de ce livre.
Mon ressenti est mitigé mais je suis surtout dépitée. Je suis passée à côté d’une pépite qui aurait mérité de faire le buzz sur la blogo littéraire. Je m’explique.
Tout d’abord, nous faisons connaissance avec Viktor, serial killer enfermé en quartier de haute sécurité et Alexandra, psychologue mandatée par un juge pour mieux le cerner. Leur rencontre sera très déstabilisante pour elle qui va remettre tout en cause dans sa vie. Viktor, lui racontera par feuillets interposés qui il était, ce qu’il est devenu.
Par le biais de flash back, l’auteur nous plonge dans l’enfance de Viktor, ce petit garçon insondable, vivant la violence conjugale et familiale au quotidien. C’est qu’il est très bizarre cet enfant, il retient tout, il sait tout avant même de savoir, de lire, d’apprendre. Cette faculté le rend monstrueux pour ceux qui l’entourent mais surtout pour son propre père.
Nous le suivrons dans ses choix de vie, ses rencontres, ses meurtres. On monte crescendo dans l’horreur de ce qu’il est intrinsèquement, mais parallèlement on ne peut s'empêcher de ressentir une certaine empathie, la laissant nous envahir, allant presque jusqu’à en justifier certains comportements.
Le récit est glauque, flippant, surréaliste et magnifique ! Tout s’enchaîne sans heurts, pas de temps mort, le rythme est donné dès le départ, Viktor est un être comme jamais on n’en rencontrera, enfin je l’espère ! Son cerveau est en éternel ébullition, mais Alexandra aura le pouvoir le poser un temps.
Jusque là, ce thriller est absolument terrible et frôle la pépite : c’est innovateur, addictif et tous les éléments y sont pour tenir le lecteur par la pointe de ses peurs.
Mais un gros bémol apparait dans la lecture du récit qui a rebuté la lectrice assidue que je suis : le choix de l’auteur de faire l’impasse à 80% du ‘ne’ dans les phrases négatives, pour ne garder que le ‘pas’ après le verbe. Et ça, cela a été rédhibitoire dans toute ma lecture.
Il cessait pas – Je prenais pas etc. etc.
Si encore cela avait été un style pour les dialogues avec Viktor, pourquoi pas, mais faire ce choix pour le côté narratif, ou faire parler un juge ou un psychologue de renom de cette manière, non, cela perd en crédibilité et a haché ma lecture, mon cerveau revenant sans cesse sur les ‘ne’ qui manquaient pour que ma lecture redevienne fluide. Cet effort de chaque instant m’a agacée, énervée et a eu pour impact de ternir ce thriller magnifique. Au final, l’auteur va perdre un lectorat souvent très sensible à la grammaire et l’orthographe alors que son livre est une merveille.
Je m’interroge sur ce parti pris, et j’en suis désolée.
Je me garde tout de même le nom de l’auteur car je compte bien lire d’autres de ses récits quand ils sortiront car s’ils tiennent la promesse faite dans « Viktor » nous n’aurons pas fini d’en entendre parler, nonobstant l’éviction des ‘ne…pas’.
Alors s’il vous plait Monsieur Elie, remettez nous les ‘ne’ et vous serez tout en haut de l’affiche des grands écrivains de thrillers percutants dans la veine d’un Sire Cédric ou d’un Paul Cleave.