"Les mots entre mes mains" - de Guinevere GLASFURD

Publié le par sagweste

"Les mots entre mes mains" - de Guinevere GLASFURD
GLASFURD Guinevere
Les mots entre mes mains
 
Genre : roman
Chez Préludes Editions
Sorti le 24/08/2016
Ma note : 5/5 mon coup de cœur de l’année 2016
 
Résumé :
 
Helena Jans van der Strom n’est pas une servante comme les autres. Quand elle arrive à Amsterdam pour travailler chez un libraire anglais, la jeune femme, fascinée par les mots, a appris seule à lire et à écrire. Son indépendance et sa soif de savoir trouveront des échos dans le cœur et l’esprit du philosophe René Descartes. Mais dans ce XVIIe siècle d’ombres et de lumières, leur liaison pourrait les perdre. Descartes est catholique, Helena protestante. Il est philosophe, elle est servante. Quel peut être leur avenir ?
 
La couverture :
Une jeune fille du 17ème siècle, Héléna est le centre de ce roman, la couverture lui rend admirablement hommage et a permis que je puisse m’identifier à son visage tout au long de cette magnifique histoire.
 
Mon avis :
J’ai découvert ce livre de la rentrée littéraire 2016 grâce aux Editions Préludes qui me l’ont gracieusement offert en avant première et je les en remercie. Oui car ce livre est mon coup de cœur de l’année 2016, une véritable pépite que ce premier roman de l’auteure.
 
L’histoire se passe au 17ème siècle, où l’on ne badine pas avec les relations dites honteuses, entre hommes du monde et servantes par exemple. Les femmes ne sont pas sujettes à être instruites, sauf a minima. Et pourtant, Helena, enfant, toute seule apprendra à lire et écrire laborieusement. Sa destinée d’être servante, ne lui procurera que peu d’occasion de pouvoir en trouver un intérêt quelconque mais elle persévèrera dans l’ombre, trouvant des astuces pour écrire sans avoir à sa disposition ni encre ni papier.
Mais c’est sans compter avec sa rencontre avec Le Monsieur, ce français qui vient vivre quelques temps chez le libraire pour qui elle travaille. Entre eux, une compréhension petit à petit se tisse,
 
René Descartes vit sous la plume de l’auteur, à la fois grand penseur avec toutes les difficultés pour lui de faire évoluer les dogmes en place, et à la fois si humain mais décalé de la vie de tous les jours. Sa passion avec Héléna l’affectera, le déstabilisera, mais jamais ne l’abandonnera.
 
Héléna se hisse petit à petit vers une certaine indépendance, elle gagne en maturité sans jamais renier ses convictions. Les mots sont pour elle presque vivant, elle aime les prononcer, en savourer la saveur sous sa langue, elle aime les écrire, les voir prendre forme dans sa main puis sur le papier. Les mots lui permettront de gagner en compréhension des choses qui l’entourent, d’analyser les choses courantes de la vie.
 
Quelle poésie nous berce de la 1ère ligne à l’épilogue ! Ce livre se vit de l’intérieur d’Héléna, il rend hommage à sa beauté intérieure, à la beauté de son esprit. La vie ne lui épargnera rien, mais cette force dont Le Monsieur est instigateur en fait une femme très atypique en son siècle, peut être en avance. Aucun temps mort ne perturbe le déroulé de sa vie par l’auteure.
 
Une œuvre magistrale pour moi, un ressenti comme je n’en avais plu eu depuis longtemps à la lecture d’un roman.
Bravo Madame Glasfurd, vous m’avait comblé au-delà de ce qu’un livre lambda aurait pu faire.
 
J’ai redécouvert Descartes sous un jour moins rigoureux, pesant, tel mon souvenir d’adolescente. Je vais relire « Le discours de la méthode » ainsi que les « Essais » puis je reprendrai « Méditations Métaphysiques » et les redécouvrir sous un autre jour.

 

 

 

Publié dans Roman

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